LA MULTIVUE (Suite) LE CAMPING

Vous vous souvenez pour l'avoir lu et vu dans l'article précédent, "la multivue", que 2 clichés avaient pour titre "Le Camping".
Allez,  je vais vous éviter la recherche et vous fais un petit zoom "arrière" de ces deux cartes.

C'est le même cliché, cadré plus large, mais très peu, et colorisé d'une manière différente.

Le titre : Ceci est une grosse farce volontaire ou non de l'éditeur, qui déjà, avec la route d'Albon avait fait preuve d'imagination. A la vue de ce cliché et en présence de ces tentes, il ne s'est pas autrement plus posé de questions et en a conclu qu'il ne pouvait s'agir là, que d'un camping...

Mon Grand Père avait accepté de louer son champ pour un colonie. Il s'agissait d'un camp mixte "de grands ados" Belges de religion Israélite.

L'encadrement était d'ailleurs en majorité Israélien, et le fonctionnement de ce camp faisait un peu penser à un encadrement militaire. Cela a été une grande expérience humaine pour nous qui les avons fréquentés, et pour mon Grand Père, une fête de tous les jours. Y travaillait pendant ces 2 mois d'été une cuisinière de Beausemblant. Il était difficile de ne pas penser, un an après, pendant la guerre des 6 jours, à ceux que nous avions connus et qui se battaient peut-être. Nous étions en 1966.

Ce camping n'était autre que leur campement situé dans le champ situé route du vivier.

ANEDOCTE : je vous assure de l'authenticité de celle-ci puisqu'elle m'est arrivée personnellement.

Pendant l'été, je venais souvent voir mon Grand père, et puis cette animation journalière nous changeait de la routine. L'encadrement de ce camp avait investi la maison, et dans celle-ci, c'était un continuel va et vient de jeunes gens et filles. Dans la salle à manger et cuisine, lieu de vie de la maison, était installée la télé, sur laquelle nous suivions d'un œil distrait les programmes, et sans doute le tour de France. A un moment, une fille s'est intercalée entre le petit écran et moi. A cette époque, lorsque l'on voulait faire comprendre à quelqu'un qui nous obstruait la vue, qu'il n'était pas transparent, on lui lançait :

- "eh ! ton père n'est pas vitrier !" celle-ci me regarde d'un air étonné et me répond d'un ton du plus naturel.

- "Non , il est diamantaire ! pourquoi ?".

Sur le coup j'ai pris ça pour une réplique toute prête, made in Belgique. Mais renseignement pris, en fait beaucoup de ces jeunes avaient des parents diamantaires, banquiers, hauts fonctionnaires, mais très peu dans les métiers du bâtiment. Je me suis abstenu les jours suivants d'interpeler les inévitables jeunes stationnés  devant la télé, ils ne comprenaient pas la boutade !!!

La carte qui suit est bien celle du Camping des Années fin 70, début 80. Il était installé à côté du terrain de foot (on devine le vestiaire au fond), à la place actuellement du jardin public de l'école.